Intermède Rafraîchissant, par Thomas FREY...
Publié le 05 novembre 2010
"En ce jeudi 4 novembre, le temps est long, le ton est lent, marqué par les heures froides de l'automne, les couleurs envoûtantes de cette saison humide et le report de cette première coupe d'Europe.
Cette saison d'automne, tout les skieurs la redoutent, la montre est suspendue, le pendule est arrêté, les athlètes sont prêts mais personne ne peut réellement s'évaluer, s'impressionner ou se remettre en question.
Le corps a pris forme durant les 6 derniers mois d'entraînement, boucher les failles, creuser les solutions, analyser la saison précédente et en presser sa juste pulpe pour repartir sur des bases solides, puissantes..
Seul objectif: écraser le chrono quelque soit la technique ou l'apparence, l'efficacité prime, la vitesse n'a pas de style, d'allure ou d'esthétique, avec pour seul juge l'horloge des secondes, des centièmes, des valises, des tabasses, des exploits..
Glisser plus vite que le temps, couler plus vite que l'horloge clepsydre, le sablier à neige est tranchant, glacial..
Avec la ligne d'arrivée, le verdict tombe; la décharge nous emplis, brutale ou enivrante...la minute, les secondes, les centièmes, une de trop, dix de moins. Laa radicalité du chiffre est exorbitante..
Pourtant la prestation fut bonne, les sensations au rendez vous.... sûrement trop.
Une bonne course est une course éclair "portillon-arrivé". Se sentir bien, facile et posé n'est pas un critère temporel.. le temps n'a pas d'âme pour les retardataires distingués..
Tête basse ou bras levé, l'athlète quitte l'aire, bain de foule, applaudissements ou silence, la solitude intérieure règne, pesante.
C'est une vie décalée, hors actualité, hors quotidienneté...
Inimaginable et incompréhensible, c'est une vie de sensation, de compréhension et d'accomplissement..
Le corps endure, souffre, crache, pleure, casse donc évolue.
Le pousser au maximum, l'user jusqu'à la limite du déraisonnable; le reposer, s'excuser, le choyer et repartir plus expérimenté, plus efficace pour manger cette dernière seconde, ces derniers centièmes qui vous séparent de la perfection.
Toujours cette course au temps, dompter l'impitoyable sablier qui vous fera passer de l'ombre à la lumière, de l'inconnu au projecteur, de la glace à la boite..
Thomas Frey.
La plume d'un athlète en attente, d'une bête à bondir, d'un rêve à accomplir...
2 commentaires à cette actu
Did, le 05 novembre 2010 à 10:43 :
Quand la verve remplace le verbe... Thomas, enfant de notre vignoble d'Alsace attend son heure, comptant et contant, niché dans de belles montagnes. Novembre, c'est aussi l'instant magique où ici, le terroir accouche d'un trésor, l'autre or du Rhin, cette pépite nommée Vendange Tardive! Tôt ou tard, la valeur n'attend pas le nombre des années, dit-on, sauf que dans les vignes comme sur les glaciers, on sait depuis longtemps que le bon travail finit toujours par payer. Talent, labeur, patience... mais aussi Force et Courage! Très bonne saison à Thomas, à Julien mais aussi à vous tous qui nous faites tant rêver, signant de si belles traces dans la neige...
B.M, le 26 novembre 2010 à 21:09 :
They are always a price to pay.